Après 2 semaines à finaliser les planes de negocio des OECAs du Département de La Paz, l’équipe se sépare de nouveau !
Sophie et Manon
Les filles partent une semaine à Potosi, puis à Uyuni pour travailler sur le plan de commercialisation d’une boutique qui vend des produits de petits producteurs de la région. La semaine suivante, travail avec la Red OEPAIC (Organizaciones Económicas de Productores de Artesanía con Identidad Cultural) à La Paz, un réseau (= una red) qui promeut l’identité culturelle et les productions de petites organisations d’artisans du pays.
Potosimanta à Potosi et Uyuni !
Une nuit passée dans le bus, et nous voici arrivées dans la ville la plus haute du monde, célèbre pour sa mine d’argent, où les garçons étaient restés 2 semaines auparavant. Cet arrêt se doit d’être rapide, car un autre bus pour Uyuni nous attend quelques heures plus tard ! Nous passons donc au bureau de CIOEC-Potosi pour y rencontrer le coordinateur et le responsable du magasin avec lequel nous allons travailler. Nous recevons un accueil très chaleureux, et s’en suit une réunion d’information pour nous expliquer le fonctionnement de l’organisation et l’objet précis de notre travail avec Potosimanta. Une fois au terminal de bus, nous apprenons que des bloqueos (grèves) empêchent tout accès à la ville… Changement de programme donc : nous voici partie pour passer 8h dans Potosi, cherchant un endroit pour nous réchauffer. Nous en profitons au passage pour monter dans le mirador qui surplombe la ville afin de profiter d’une vue incroyable !

Après quelques heures d’attente et une 2ème nuit dans le bus, nous arrivons à Uyuni, ville touristique connue pour son célèbre Salar (désert de sel). Notre mission ici consiste à proposer un plan de commercialisation pour le magasin Potosimanta, le but étant de trouver des solutions durables pour en améliorer l’activité. Nous rencontrons donc la seule et unique vendeuse, qui nous explique comment se déroule ses journées. Potosimanta a en fait plusieurs fonctions : d’une part, c’est un lieu qui permet aux producteurs des OECAs de Potosi de stocker leurs produits ; d’autre part, c’est un espace de vente qui leur offre la possibilité de faire connaître et d’écouler leur production. Il existe plus de 120 produits différents, venant aussi bien de petites organisations de producteurs que d’organisations de niveau national. Nous observons un grand potentiel mériterait d’être mieux exploité : c’est cela que nous développerons plus tard lorsque nous rédigerons un plan de commercialisation, que nous finaliserons pendant le reste de la semaine.
Retour à La Paz : travail avec la Red OEPAIC !
Après cette semaine passée dans des températures avoisinant les 0 degrés, nous voici de retour à La Paz, pour commencer une nouvelle mission ! Nous travaillons pour notre dernière semaine de stage avec la Red OEPAIC. Ce réseau regroupe et soutient 11 organisations de producteurs artisanaux, répartis dans tout le pays (La Paz, Tarija, Sucre, Santa Cruz, Potosi). Le but est d’accompagner ces organisations à forte identité culturelle dans la production et la commercialisation de leurs produits. Ceux-ci sont fabriqués artisanalement et sont de grande qualité. Notre travail consistait en la rédaction de deux questionnaires afin de réaliser une étude d’impact sur le secteur artisanal en Bolivie. Le premier questionnaire est destiné aux artisans et permet d’évaluer leurs revenus et de déterminer leurs conditions de vie, tandis que le second est axé sur les organisations elles-mêmes, le but étant d’évaluer les opportunités de vente de leurs produits en Bolivie, mais aussi à l’international.

Après la rédaction et la révision de ces deux questionnaires, nous les avons testés pour pouvoir les adapter aux conditions du terrain. Nous avons donc eu la chance de rencontrer deux artisans, et deux organisations d’artisans ! Ce travail fut très enrichissant : l’implication de la Red OEPAIC ainsi que les rencontres que nous avons pu faire nous ont permis d’en apprendre beaucoup sur le secteur artisanal bolivien. Le contact avec les artisans locaux nous a également fait découvrir leurs conditions de vie, mais aussi la passion et la fierté qu’ils ont pour leur travail. Plus qu’un métier pour subvenir à des besoins quotidiens, l’artisanat représente des traditions ancestrales, des valeurs et une culture qui transparaissent à travers des méthodes de travail et les produits eux-mêmes.
Séb et Matthieu
Pendant ce temps, les garçons partent en direction du Département de Pando pour deux semaines, dans le nord du pays, en pleine Amazonie ! Une nouvelle OECA les attend là-bas pour un nouveau plan de negocio sur le thème de la production de castañas, l’or noir d’Amazonie !

COINACAPA (Cooperativa Integral Agroctrativista Campesinos de Pando)
Cobija, chef-lieu du Département de Pando, n’est pas facile d’accès depuis La Paz : par les airs, ça ne prend pas plus d’une heure, mais par la route, comptez 2 jours de bus à travers la jungle ! Et encore : en saison des pluies, les voies routières deviennent complètement impraticables ! Cobija fait face à la ville brésilienne de Brasiléia, située de l’autre côté du Río Acre, frontière naturelle entre les deux pays. Les deux villes font parties d’une zone franche, permettant aux habitants des deux rives de passer d’un pays à l’autre sans paperasserie ni contrôle, simplement en traversant un pont ! La population locale est donc le fruit d’un subtil mélange de nationalités, souvent bilingue en castillan et portugais, et bien sûr typée Indien d’Amazonie ! Très accueillants, les habitants de Pando sont aussi de fervents catholiques, jusque dans les villages les plus reculés de la jungle.
Nous avons immédiatement établi le contact avec nos collègues de travail sur place, aussi bien Boliviens que Brésiliens, et avons rapidement commencé à travailler avec COINACAPA. Cette grande OECA de producteurs de castañas, comptant près de 150 membres actifs, bénéficie des certifications agricoles internationales FLO et ORGANICA, permettant à l’organisation de vendre ses produits dans le cadre du commerce équitable et ainsi de bénéficier de bonus commerciaux. COINACAPA exporte jusqu’en Europe des castañas beneficiadas qui s’obtiennent après un traitement spécial opérer dans un centre situé dans la ville de Riberalta, dans le Département de Beni. COINACAPA sous-traite actuellement cette partie du processus à une entreprise privée, et souhaite, à long terme, bénéficier de sa propre installation pour obtenir le produit souhaité. Cela réclame un grand investissement financier afin d’acheter toutes les machines nécessaires à la longue chaîne de production de la castañas beneficiadas, et ainsi de satisfaire la demande des supermarchés d’Allemagne, d’Italie et d’Angleterre, principaux clients de COINACAPA. La première étape de ce long processus constitue l’objet du plan de negocio que nous avons mis sur pied avec les membres de cette OECA : il s’agit d’acheter une zaranda clasificadora en cascara, machine qui permettra de classer les castañas selon leur taille tout en triant les détritus automatiquement.

Nous avons donc travaillé en collaboration étroite avec certains membres du directoire de COINACAPA, visitant des installations et des membres de l’OECA sur leur terrain d’exploitation ! Ce changement de décor, de culture et de mentalité nous a beaucoup surpris sans pour autant manquer d’être très agréable pour nous : l’accueil a toujours été irréprochable et l’investissement des différentes personnes que nous avons pu rencontrer était très motivant ! Nous gardons un souvenir unique de cette région et de ces habitants.
Ces deux semaines ont conclu notre stage en Bolivie. Après une dernière semaine où nous rédigeons les rapports et où nous présentons notre travail devant les organisations avec lesquelles nous avons travaillé, nous nous rendrons au Pérou, pour notre ultime semaine en Amérique Latine !